Le Traquet oreillard (Oenanthe hispanica) est un estivant méditerranéen en provenance d’Afrique sahélienne, classé en danger critique d’extinction sur la liste rouge régionale.
Les populations connues en France ne représentent que 1% de l’effectif total européen. Les quelques traquets oreillards nicheurs se concentrent principalement sur le pourtour méditerranéen. Malheureusement, la dégradation de ses milieux de prédilection en font une espèce extrêmement fragile qui voit ses effectifs chuter dans notre région.
L’espèce a vu son nombre de couples connus passer de 110 en 2002 à moins de 50 en 2013 et la dernière actualisation des effectifs en 2022 fait état de 9 à 19 couples en région PACA, la réalité étant certainement plus proche des 9 couples que des 19 couples. En 2023, seulement 3 couples ont été détectés.
Un observatoire régional à la recherche du Traquet oreillard
Depuis 2023, la LPO PACA accompagne l'Entreprise Jean Lefebvre Méditerranée (EJLM) dans la mise en oeuvre de ses mesures de compensation écologique et de leur suivi, suite au projet d'extension de l'exploitation. Bien que non impacté par le projet, le Traquet oreillard a été identifié comme un enjeu majeur du site, et le couple présent a pu mener à bien sa reproduction en produisant un jeune à l'envol.
En 2024, un observatoire régional est lancé afin de créer une dynamique de recherche de l'espèce sur ses secteurs de présence historique en région PACA.
Cet observatoire est possible grâce au soutien financier d'EJL Méditerranée.
La première année de l'observatoire a permis d'estimer la population régionale à 5 à 11 couples seulement.
Bilan 2024
Comment reconnaître le Traquet oreillard ?
Le Traquet oreillard est un petit oiseau élancé d’une quinzaine de centimètres à la queue assez longue. Le mâle adulte a un plumage facilement reconnaissable composé d’un masque, une gorge et des ailes entièrement noires, contrastant avec le reste de son plumage notamment son manteau, et le haut de la poitrine ocre roux ainsi que sa calotte, son ventre et son bas-ventre blancs. La femelle quant à elle, un plumage beaucoup plus terne, teinté de brun gris jaunâtre avec une poitrine jaune orangé. Le croupion et la queue blancs sont séparés en deux par une barre noire dite en « T » inversée.
Le risque de confusion est possible avec le Traquet motteux, voir ci-dessous.
Traquet oreillard mâle de forme stapazin (gorge noire) à gauche, et femelle à droite. © Ryan BOSWARTHICK
Traquet motteux mâle à gauche (© Aurélien AUDEVARD) et femelle à droite (© Patrick KERN).
Pour les plus expérimentés, vous pouvez vous fier à votre ouïe si un mâle chante, le chant du Traquet oreillard étant assez facile à différencier des autres espèces. Vous pouvez retrouver des extraits de son chant sur la page dédiée de oiseaux.net ou sur xeno-canto.
En cas de doutes, prendre systématiquement des photos si vous êtes suffisamment équipés.
Où le rechercher ?
Le Traquet oreillard fréquente généralement les garrigues et les maquis ras et ouverts, avec une préférence pour les milieux caillouteux et accidentés. De plus, l’espèce est connue pour recoloniser les milieux récemment incendiés.
En PACA il est présent majoritairement dans le département des Bouches-du-Rhône, connu dans le Vaucluse, le Var et les Alpes Maritimes et quasi absent des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes. Les zones de présence connues sont très localisées. Vous trouverez une carte interactive ci-dessous vous permettant de localiser les secteurs de recherche avec des données de présence historiques. Attention, l’espèce n’a pas été contactée sur certains sites depuis plus de 10 ans !
Il n’y a pas de suivi ou de protocole dédié à la recherche des cas de nidification de cette espèce. Ainsi, tous les observateurs sont invités à saisir leurs observations opportunistes de cas de nidification possible, probable ou certaine avec les codes atlas adaptés.
Carte des secteurs historiques où rechercher le Traquet oreillard. En bleu : secteurs non pris en charge ; en rouge : secteurs pris en charge.
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Comment participer ?
Au vue de la superficie à prospecter sur certains secteurs, nous vous recommandons de constituer des groupes de recherche afin de vous répartir le terrain. A noter que l'espèce est à rechercher dans les milieux décrits plus haut.
Pour maximiser les recherches sur le territoire et éviter la prospection d'un même site par 2 groupes différents, merci d'indiquer le secteur choisi par mail à : aurelie.torres@lpo.fr
N'hésitez pas à contacter Aurélie Torres si le secteur choisi est indiqué comme pris en charge : selon la superficie du site et du nombre de participants, vous pourriez être mis en relation avec les prospecteurs ou bien redirigé vers le site le plus proche.
Les fiches terrain et cartographies IGN sont disponibles en téléchargement >>ici<<.