Identifier les petits mammifères (souris, mulots, campagnols, musaraignes, etc.) n’est pas chose facile, à plus forte raison quand l’animal est mort, la fourrure ébouriffée ou détrempée, le corps figé dans une attitude fantaisiste. L’identification à partir de photos est encore plus complexe, bien souvent parce que les images prises ne montrent pas le ou les critères déterminants. Quel dommage de ne pouvoir identifier ces petits animaux que votre chat a rapportés ou que vous avez trouvés morts lors d’une promenade ! Pourtant il suffit de peu de chose pour que la détermination soit possible.
Avant toute chose, il est recommandé de ne pas manipuler l’animal à mains nues. Il faut utiliser des gants ou un petit bout de bois ; surtout pas votre stylo, une branche de vos lunettes, vos clefs de voiture car tôt ou tard vous ou votre enfant les touchera ou les mettra à la bouche. Même si elles sont exceptionnelles, les contaminations existent et peuvent avoir des conséquences dramatiques.
1. Il faudra autant que possible « peigner » l’animal afin de remettre sa fourrure en place pour que son aspect et ses couleurs soient proches de l’état naturel. Cela peut se faire avec un petit bout de bois ou un pinceau d’herbes. Il s’agit ensuite de le positionner, non pas de manière naturelle mais dans une position permettant de distinguer au mieux les critères.
2. L’animal doit être posé sur le dos ou sur le ventre, le plus rectiligne possible, le corps et la queue alignés (le rapport longueur de la queue « Q » par rapport à celle de la tête+ corps « T+C » peut être un critère déterminant).
3. Il faut également donner une idée aussi précise que possible de la taille de l’animal. Une clef de voiture, un bouchon d’objectif, pire une main ou une chaussure ne sont absolument pas des critères fiables car leurs tailles sont extrêmement variables. Posez à côté du corps une pièce de 1 ou 2 euros, une allumette de taille standard, un petit bout de votre carnet au quadrillage 5x5, tout objet dont la taille est connue et/ou facile à retrouver (pensez à ceux qui examineront vos photos dans 5 ou 10 ans et qui tenteront d’estimer la taille de vos clefs ou si le bouchon provient d’un objectif 50 mm ou 100mm).
Voici deux exemples de « bonnes » photos d’indentifications :
Mulot sylvestre © Jean-Michel BOMPAR
Sorex du groupe araneus © Jean-Michel BOMPAR
4. Quelles photos faut-il prendre ? L’idéal ce sont 3 photos de l’animal en entier sans couper le museau ou la queue, prises bien perpendiculairement au corps de l’animal : une du dessus (face dorsale), une du dessous (face ventrale), une de profil (prenez le côté le moins abimé). Ensuite, si vous avez la possibilité, un gros plan de la tête de profil est important car beaucoup de critères déterminants se trouvent à ce niveau (museau, oreille…). Si vous arrivez à ouvrir la gueule avec un petit bout de bois et à soulever les babines, une photo de profil des mâchoires avec les dents est un critère souvent essentiel pour l’identification des musaraignes.
Ci-dessous le genre de photo à éviter :
Musaraigne indéterminée © Jean-Michel BOMPAR
5.Bien sûr, pensez à noter le lieu et la date, les circonstances de la découverte et des éléments qui peuvent vous paraître utiles comme le type de milieu (on ne trouve pas les même espèces dans un marécage, une prairie ou une garrigue).
Une fois tout ceci réalisé, jetez l’animal loin du chemin ou dans une poubelle si votre chat l’a rapporté. Cela évitera que d’autres personnes, peut-être des enfants, ne le manipulent sans précautions et risquent de se contaminer.
Merci d’avance pour tous les beaux documents qui vont valoriser vos observations.
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