Un peu de classement
Une évolution profonde de la classification du Vivant est en marche depuis plusieurs décennies maintenant. Il s’agit de ne plus se baser uniquement sur des critères morphologiques et comportementaux mais d’assembler les espèces selon leur apparentement génétique qui traduit leur histoire évolutive et donc de regrouper un ancêtre et l’ensemble de ses descendants, vivants ou éteints.
Les Lépidoptères, anciennement divisés en deux sous-ordres - Rhopalocères et Hétérocères - n’ont pas échappé à cette révolution taxonomique.
Les Rhopalocères ("antennes terminées en massue"), dits « Papillons de jour » du fait de l'activité diurne de toutes les espèces, restent peu ou prou considérés comme un groupe valide (groupe monophylétique). Ils sont maintenant regroupés dans la super-famille des Papilionoidea.
Les Hétérocères ("antennes différentes") sont dits « Papillons de nuit » du fait de l'activité nocturne d'une majorité d'espèces Néanmoins, plusieurs familles et espèces ont une activité diurne. Mais ils ne sont plus admis comme un rassemblement scientifiquement valide (groupe paraphylétique).
Cette ancienne distinction schématique reste toutefois utile pour le naturaliste de terrain (ne serait-ce qu'à la vue de la bibliographie disponible), et Faune-Paca propose bien deux onglets :
et
L'onglet « Papillons de nuit » rassemble donc les Macrohétérocères présents (ou potentiellement présents) en PACA. Les Microhétérocères (regroupant des espèces généralement de taille inférieure à 1,5 cm d'envergure), plus nombreux encore, sont traités en partie. C’est le cas des Crambidae et des Pyralidae qui regroupent 508 espèces en France.
Processionnaire-du-pin (Thaumetopoea pityocampa) : Claude Falke
Mais de combien d’espèces parle-t-on ?
Sur les 2254 espèces recensées au référentiel des Macrolépidoptères, Sésies et Pyrales visibles en France (LEPINET – 2016), 219 espèces de "papillons de jour" et environ 1430 espèces de "papillons de nuit" dont les Zygenidae, concernent la région PACA (hors Pyrales).
Les Macrohétérocères et Microlépidoptères, présents ou raisonnablement potentiels en PACA, qui sont pris en compte par faune-paca, appartiennent aux familles suivantes dont certaines sont réservées aux spécialistes :
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Brahmaeidae (Lemonidae)
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Castniidae
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Chimabachidae
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Cossidae
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Cimelidae (Axiidae)
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Crambidae (Microlépidoptères)
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Drepanidae
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Elachistidae (Amphisbatidae, Depressaridae, Ethmiidae)
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Endromidae
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Erebidae (Ecailles, Lithosies, Herminies et alliés) (Arctiidae, Noctuidae)
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Euteliidae (Noctuidae)
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Gelechiidae
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Geometridae (Chenilles arpenteuses)
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Hepialidae
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Heterogynidae
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Lasiocampidae (Bombyx, Laineuses et Feuilles-Mortes)
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Limacodidae
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Noctuidae
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Nolidae
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Notodontidae (avec les ailes repliées en toit)
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Oecophoridae (Oecophores)
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Plutellidae
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Pyralidae (Microlépidoptères)
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Saturnidae (Paons de nuit,…)
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Scythrididae
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Sesiidae (Sésies)
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Sphingidae (Sphinx)
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Thyrididae
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Tortricidae (Tordeuses)
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Yponomeutidae (Hyponomeutes)
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Ypsolophidae
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Zygaenidae (Zygènes et Turquoises)
Sphinx livournien (Hyles livornica) : Amine Flitti
Rechercher les papillons
En plein jour :
Si ! c’est possible… De nombreux imagos sont diurnes : les Zygènes, les Sésies, des Ecailles (Euplagia quadripunctaria), des Géomètres (Chiasmia clatratha, Siona lineata…)... s’affairent à butiner en plein jour.
De plus, les chenilles, chrysalides et œufs de presque toutes les espèces sont à rechercher dans la végétation, dans tous les milieux (dans les prairies, les bois, les zones humides, les landes, les jardins). Et pour cela, mieux vaut qu’il fasse jour !
L’affût lumineux :
C’est la méthode la plus connue et elle est particulièrement efficace. Une lampe et un simple drap blanc installés de nuit sur un point fixe (dans votre jardin par exemple) permettent, en quelques soirées bien réparties au cours de l’année, d’inventorier une partie significative de la population locale.
Bien sûr il y aura un maximum d’espèces attirées lors des douces nuits d’été, mais certains genres (Conistra, Agrochola,…) volent en automne et d’autres dès février.
Certains dispositifs s’apparentent à des pièges lumineux que l’on peut laisser une nuit entière et relever au matin. Bien sur, les prises doivent être relâchées.
La miellée :
Complémentaire de l’affût lumineux, notamment pour quelques espèces lucifuges, elle consiste à mettre à disposition un mélange sucré et fermenté, sur lequel certains papillons vont se rassasier.
L'inspection des troncs en hiver permettra de découvrir les espèces particulières qui se reproduisent en période froide (Hibernies).
Les phéromones :
Ces assemblages chimiques sont utilisés spécifiquement pour attirer certaines espèces, en particulier pour l'étude des Sésies. Mais ils nécessitent un certain investissement !
Bombyx du chêne. Minime à bandes jaunes (Lasiocampa quercus) : Thiery Louvel
Les difficultés d'identification et les exigences des validateurs
Certaines espèces sont faciles à déterminer sur la base d’une observation correcte de caractères distinctifs bien décrits dans la littérature spécialisée (sélection d’ouvrages ci-dessous) :
- Le guide des Papillons nocturnes de France (Roland ROBINEAU) qui décrit plus de 1620 espèces
- Papillons de nuit d’Europe (Patrice LERAUT) en plusieurs volumes (au coût élevé)
Mais pour de nombreuses autres espèces (espèces jumelles), l’examen des genitalia à la loupe binoculaire ne peut pas être évité. C’est une affaire de spécialiste. Dans ce cas, il faudra bien indiquer dans les commentaires si cet examen a été fait et par qui, sinon aucune validation possible.
Pour compliquer encore un peu plus, certaines espèces présentent une variabilité intraspécifique importante.
Voir par exemple Agricola helvola ou Angeronia prunaria sur LEPI'NET.
Ces remarques sont également valables pour les stades œuf, chenille et chrysalide, d’autant que la littérature est parfois lacunaire sur ces sujets.
De fait, deux sélections d'espèces sont disponibles à la saisie :
-
Espèces accessibles à tous :
Une sélection de 141 espèces est accessible à la saisie pour tous.
Il s’agit d’espèces faciles à déterminer, et qui ne prêtent guère à confusion sous réserve d’un examen rigoureux. Dans la plupart des cas, une photo attachée à l’observation reste hautement souhaitable (si possible accompagné d'une échelle). Les critères ayant conduit à l'identification seront opportunément joints en commentaire, surtout si vous n'avez qu'une faible expérience sur le sujet.
Une démarche en amont vers des forum (ex : www.insecte.org) est recommandée avant de saisir la donnée. Ce n’est pas aux validateurs de faire les recherches à la place des observateurs, mais ils peuvent les mettre sur la voie de la bonne identification, ça ne fera que les faire progresser, s’ils sont motivés.
Les déterminateurs confirmés et/ou experts peuvent demander l’accès à la saisie de l'ensemble des taxons par courriel à amine.flitti@lpo.fr en lui faisant connaître leur niveau de compétence. Un collège d'expert validera ou non la demande.
Au vue de la difficulté d'identification de nombreuses espèces, et l'impossibilité d'apporter un suivi absolument exhaustif pour toutes les espèces communes, il est donc demandé
- aux observateurs confirmés :
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De joindre à l’observation une photo exploitable et/ou une description obligatoire pour les espèces difficiles à déterminer, même si elles sont assez fréquentes.
- aux observateurs experts :
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De joindre une photo exploitable et/ou une description seulement obligatoire pour les observations rares et/ou remarquables (ex : espèces non signalées récemment dans le département ou jamais signalées d’après les cartes Lépinet et/ou celles de l’INPN, espèces très localisées, espèces signalées hors région naturelle ou altitude habituelle, espèces peu fréquentes et contactées hors périodes de vol décrites dans les ouvrages de référence).
- Pour tous les observateurs :
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Il est conseillé de compléter au maximum leurs données par des éléments de détermination tels que les conditions d'observation, le biotope, l’heure, la plante-hôte, le stade chenille, la taille - il est conseillé de mesurer les spécimens simplement en mettant une règle ou un mètre ruban à côté au moment de faire la photo (sauf pour les espèces faciles).
Tout ceci est à préciser dans les commentaires lors de la saisie.
Concernant les données historiques :
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Si aucun critère déterminant ni photo exploitable n’est joint à l’observation, elle ne restera que probable et les validateurs ne pourront se porter garants de ces données (après demande de vérification auprès des contributeurs).
Concernant les données de seconde main :
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Dans la mesure où il y a forcément un accord conclu entre l’observateur et celui qui saisit la donnée, il est important de savoir qui a identifié l’espèce (cela peut être une tierce personne) et de le noter dans les commentaires (les initiales suffisent). Ceci afin de faire perdre moins de temps aux validateurs qui se trouvent obligés de questionner celui ou celle qui saisit la donnée, puisqu’il ne s’agit pas de la sienne;
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Nous demandons aussi que soient joints systématiquement à toutes ces observations une photo exploitable et/ou des critères déterminants.
Les données seront invalidées dans les cas suivants :
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Si la photo jointe à l’observation est inexploitable et/ou si les éléments fournis par l’observateur ne sont pas concluants,
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Si les observateurs ne répondent pas ou mal ou si leur réponse n’est pas concluante (après relance éventuelle) aux questions posées aux fins de validation de leur donnée,
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Si une photo de chenille est représentée enroulée, sans vue ni connaissance des critères déterminants (sauf pour celles qui se reconnaissent facilement, même enroulées).
Merci à tous les contributeurs de tenir compte des exigences des validateurs exposées ci-dessus et bonnes saisies à tous !
Pour connaitre la liste des espèces disponibles, voir page suivante.
Merci à www.faune-alsace.org (Philippe Hey) pour l'aimable autorisation de reproduction de leurs pages Hétérocères !